Bien entendu, il s’agit avant tout de satisfaire les besoins du marché en produisant des biens et des services. Mais cet objectif général n’est pas le but que poursuivent les fondateurs et dirigeants de l’entreprise. En fait, la finalité d’une entreprise est très variable selon son type et selon l’environnement économique et social dans lequel elle évolue. En système capitaliste, le but est l’obtention d’un profit maximal. Toutefois, de nombreux économistes considèrent que dans les grandes entreprises, il est nécessaire de dissocier, séparer, l’intérêt des apporteurs de capitaux (actionnaires) et celui des dirigeants.
En effet, les dirigeants ne recherchent pas systématiquement le profit maximum – ils peuvent rechercher le pouvoir, l’indépendance, le prestige, la croissance de l’entreprise, la satisfaction du client ou tout simplement donner un sens à leur vie ! – quant aux apporteurs de capitaux ils sont souvent beaucoup plus intéressés par des profits spéculatifs à court terme que par la vie de l’entreprise – pourtant, ils en sont les propriétaires ! Il est donc difficile de dégager des constantes en la matière et ceci dans la mesure où les entreprises varient par leur taille et le marché sur lequel elles évoluent.
Aujourd’hui il est clair que la finalité de l’entreprise dépasse largement la simple recherche du profit – son rôle s’étend à la société toute entière et à l’environnement.
Les finalités de l’entreprise
A – Réaliser un profit maximum
Selon la théorie classique libérale, le profit correspond à la finalité de l’entreprise , les tenants de cette théorie considèrent en effet que le profit constitue la juste contrepartie du risque pris par les dirigeants et les actionnaires. Cette vision un peu étroite de la finalité de l’entreprise commence à être sérieusement remise en question :
Par exemple, pour Franck Riboud, l’objectif de l’entreprise n’est pas à proprement parler de faire du profit, mais avant tout de satisfaire les besoins des parties prenantes : actionnaires, salariés, fournisseurs, clients et autres.
L’entreprise a des devoirs envers la société toute entière.
« Pour le chef d’entreprise que je suis, la période dans laquelle nous sommes entrés soulève de manière très vive une question longtemps occultée et qu’il me paraît nécessaire d’affronter : celle du rôle de l’entreprise dans notre société. Pendant de nombreuses années, qu’on s’en félicite ou qu’on le déplore, il était admis qu’une entreprise cotée avait pour seule finalité de générer une valeur maximale et toujours croissante pour ses actionnaires. Cette conception étroite du rôle de l’entreprise nous a conduits dans l’impasse, et c’est pour moi une des leçons majeures de la crise……………….
La recherche de la maximisation du profit n’est mécaniquement pas durable : à force de se laisser griser par des taux de rendement de 10, puis 15, puis 20, et pourquoi pas 25 %, on oublie simplement qu’il y a une limite physique au-delà de laquelle le château de cartes s’écroule. Cette limite, nous venons brutalement de l’atteindre…… Cette crise nous rappelle le bon sens : qu’aucun organisme ne se développe dans un milieu appauvri ou dans un désert. Et qu’il est donc de l’intérêt même d’une entreprise de prendre soin de son environnement économique et social, ce qu’on pourrait appeler, par analogie, son « écosystème ». » Franck Riboud – PDG Danone
Pour Peter F Drucker (Peter Ferdinand Drucker, né en 1909 et décédé en 2005 est un théoricien américain du management. Il est à l’origine de nombreux concepts utilisés dans le monde de l’entreprise), le client est le pilier de l’affaire dans la mesure où il est le seul à donner du travail à l’entreprise. Le seul but de l’entreprise est donc de satisfaire les besoins du client et à travers lui les besoins de la société toute entière.
« La théorie économique admet l’axiome fondamental que la poursuite du profit maximum est l’objet essentiel de chaque entreprise. Mais, au cours de ces dernières années, les théoriciens ont prétendu que le profit maximum devait être étendu à de longues périodes de temps, qu’il devait s’appliquer aux revenus des dirigeants plutôt qu’à ceux des actionnaires, qu’il devait tenir compte des bénéfices non financiers, tels que l’augmentation des loisirs pour les dirigeants surmenés, des relations plus agréables entre les échelons équivalents des cadres……..Si nous voulons savoir ce qu’est une affaire, il nous faut commencer par étudier le but qu’elle se propose. Ce but doit être recherché à l’extérieur de l’affaire elle-même : en fait, il doit se trouver dans la société, puisque l’entreprise est un organe de la société. La seule définition valable du but que se propose une affaire est : se créer une clientèle. »P.F Drucker
En clair, la conception selon laquelle le profit est l’unique but recherché par l’entreprise semble aujourd’hui totalement dépassée.
B – Satisfaire les besoins des agents économiques
Les activités des entreprises sont très variées – elles produisent toutes des biens et des services destinés à être vendus et à satisfaire les besoins des clients. La production est le résultat de la mise en œuvre de combinaisons productives entre le facteur travail et le facteur capital.
La pyramide de Maslow (élaborée dans les années 1940 par le psychologue Abraham Maslow) est utile en marketing car elle permet de positionner un produit dans la hiérarchie des besoins. Cette pyramide fait partie aujourd’hui des basiques du management.
Elle s’applique également en psychologie du travail (A l’ origine elle correspondait d’ailleurs à un schéma théorique sur les motivations des travailleurs !)
– par exemple la productivité d’un collaborateur (niv 5) peut être dégradée si celui-ci ne se sent pas intégré dans son équipe de travail (niv 3) ou tout simplement s’il n’a pas bien dormi ! (niv 1)
Niveau 1 : les besoins physiologiques liés à la survie des individus ou de l’espèce : respirer, boire, manger, dormir, se réchauffer
Niveau 2 : le besoin de sécurité : se protéger des dangers: Le besoin de se loger – besoin de sécurité des revenus, de sécurité physique, de sécurité morale et psychologique, etc.
Niveau 3 : Le besoin d’appartenance et amour révèle la dimension sociale de l’individu qui a besoin de se sentir accepté par les groupes dans lesquels il vit (famille, travail, association, …). Ce besoin passe par l’identité propre (nom, prénom), et le besoin d’aimer et d’être aimé.
Niveau 4 : L’individu souhaite être reconnu en tant qu’entité propre au sein des groupes auxquels il appartient.
Niveau 5 : Le besoin de s’accomplir est le sommet des aspirations humaines. Il vise à atteindre l’épanouissement.
C – Créer des richesses – générer une valeur ajoutée qui sera répartie entre les agents économiques
Rappel : La Valeur ajoutée créée par l’entreprise correspond à la réelle richesse qu’elle génère : Cette VA se répartit au profit de tous les agents économiques.
VA = Production – Consommations intermédiaires
ou
VA = Valeur des biens et services produits – Valeur des biens que l’entreprise se procure auprès d’autres entreprises pour produire ou vendre.
Consommations intermédiaires: Ex : Matières premières, électricité, assurances, fournitures diverses, produits semi-finis, publicité, transports, etc.……
La valeur ajoutée d’une entreprise correspond donc bien à la « richesse » qu’elle produit. Pour le démontrer prenons un exemple simple :Exemple : Compte de résultat de la société X:
La valeur ajoutée de cette entreprise est égale à 500000 – (180000 + 10000 + 10000 + 40000) = 260000
En effet, dans cet exemple, seules les charges suivantes sont considérées comme consommations intermédiaires devant être déduites de la valeur de la production (500000): Les achats de marchandises, les frais de transports ,la publicité , les frais d’entretien.
Au regard de la composition de la valeur ajoutée, on peut donc dire que celle ci se répartit principalement entre les salariés, l’état, et les apporteurs de capitaux.
Remarquez que chacune des composantes de la valeur ajoutée représente un revenu pour une catégorie d’agent économique.
La responsabilité sociétale et environnementale de l’entreprise
A – Notion de responsabilité sociétale et environnementale
La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) correspond à l’application des principes du développement durable au niveau de l’entreprise.
Il appartient aux entreprises, sur leur propre initiative, d’améliorer la société et de protéger l’environnement. Le mouvement est enclenché et il n’est pas douteux que de plus en plus d’entreprises intègrent les dimensions sociétales et environnementales dans leurs choix stratégiques.
Le comportement responsable des entreprises s’effectue au travers des modes de financement. Les entreprises sont encouragées par les pouvoirs publics à investir de manière responsable. L’investissement socialement responsable (ISR), intègre des critères de nature sociale et environnementale aux critères financiers classiques, et s’est bien développé ces dernières années.
En bref, l’entreprise doit faire preuve de responsabilité envers tous ses partenaires :
- Les consommateurs : recherche du meilleur rapport qualité / prix – sécurisation des produits.
- Les syndicats : écouter et prendre en compte les revendications
- Les salariés : améliorer les conditions de travail – éviter les souffrances au travail – pratiquer des politiques salariales « convenables »
- l’intérêt général : payer des impôts, créer des emplois
- Les fournisseurs : établir des relations commerciales saines basées sur la confiance
Davantage d’éthique et de respect de l’environnement – tels sont finalement les enjeux globaux de la RSE.
B- L’entreprise et le social :
Pendant longtemps, le facteur travail a été considéré par les entreprises comme un facteur de production comme les autres. Au début du 20ème siècle, Taylor un auteur classique du management, considère que l’individu est sensé réagir comme une mécanique simple qui calque ses efforts sur les stimulants qui lui sont proposés et les sanctions qui le frappent.
Sous l’impulsion des travaux de Mayo, il apparaît, que l’individu n’est pas qu’une simple mécanique, des éléments psychosociologiques l’animent. La performance de l’ouvrier dépend, il est vrai de diverses conditions matérielles, mais tout autant sinon davantage de facteurs d’ambiance.
La prise en compte de la dimension sociale de l’entreprise conduit plusieurs entreprises, voulant être performantes, à mettre en place une gestion des ressources humaines.
L’homme constitue ainsi la principale richesse des entreprises modernes.
L’ensemble des actions menées par l’entreprise en faveur de son capital humain, traduit une situation sociale dans l’entreprise qui apparaît à travers la lecture du bilan social.
Celui-ci récapitule en un document unique les principales données chiffrées permettant d’apprécier la situation de l’entreprise dans le domaine social.
Le schéma suivant résume les finalités de l’entreprise en interne comme en externe :
Eldice
J’ai aimé la page du fait que ça me permet de me souvenir des concepts economiques et de comprendre de manière effective la finalité de l’entreprise. Merci
DIBI KOUADIO JEAN-JACQUES
Merci beaucoup pour cette leçon, suis vraiment satisfait