La croissance, plus ou moins soutenue certes, que les pays développés ont connue au cours de ces trente dernières années s’est accompagnée d’une répartition plus inégalitaire des ressources. Le problème est plus grave encore puisqu’à partir des années quatre-vingt la notion de nouvelle pauvreté est apparue . Au sein d’une économie, les inégalités se mesurent, en règle générale, par les écarts de revenus entre les agents. Toutefois, ces revenus sont de différentes natures et une analyse plus approfondie doit être menée sur l ‘évolution comparée des revenus du travail et du capital.
Les inégalités ne se constatent pas uniquement au sein des pays développés mais apparaissent aussi entre les différentes économies mondiales. L’écart entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres tend à s’accroître depuis de nombreuses années.
La montée des inégalités et de la nouvelle pauvreté dans les pays développés
Au cours des années quatre-vingt-dix, les salaires n’ont pas progressé au même rythme que la croissance. Si le revenu salarié moyen a augmenté de 7 % au cours de cette période, le PIB réel progressait, pour sa part, de 12,4 %. De plus, les écarts entre catégories socioprofessionnelles se sont accrus puisque les cadres ont vu leur rémunération mensuelle s’apprécier de 10 % alors que celle des ouvriers non qualifiés voyait sa progression rester en-dessous des 2 %. L’évolution majeure reste, toutefois, la forte augmentation de la part des bas salaires voire des très bas salaires. La proportion des bas salaires s’est, ainsi, accrue de 40 % au cours des vingt dernières années.
Au cours des années quatre-vingt-dix, la montée des inégalités s’est traduite par des écarts croissants entre revenu du travail et revenu de la propriété. La part des salaires dans le revenu national a chuté fortement en raison de la faible progression des salaires réels et de la persistance d’un chômage important. Dans le même temps, le développement des marchés financiers et les rendements élevés des actifs immobiliers ont contribué à la hausse des revenus de la propriété.
En France, dès le début des années quatre-vingt, est apparue la notion de« nouvelle pauvreté » Ce phénomène touche l’ensemble des pays développés et concerne, dans l’Hexagone, près de 10 % de la population. Si les chômeurs en sont les principales victimes, on constate, en raison du développement du travail à temps partiel, qu’une part non négligeable de salariés est touchée par ce phénomène.
Au cours des années 2000, on constate une relative stabilité dans la distribution des revenus. Outre cette stabilité, on observe également une dégradation relative des classes dites moyennes ou intermédiaires qui contribuent plus qu’elles ne profitent des politiques de redistribution.
Les inégalités entre les pays
Les inégalités constatées entre les nations sont à la fois la cause et la conséquence de la faible insertion des pays les moins avancés dans le commerce mondial. La part des exportations de l’Afrique subsaharienne dans le commerce mondial ne s’élevait, déjà, à peine qu’à 6 % au début des années soixante mais a pourtant continué à chuter pour se situer à la fin des années deux mille à moins de 3 %.
1,3 milliard d’individus environ vit dans les pays les moins avancées, pays qui n’ont pas réussi à entrer dans la phase de décollage préalable à un développement durable. De plus, l’écart avec les pays développés n’a cessé de se creuser au cours de ces dernières décennies. Les 20 % des pays les plus riches réalisent plus de 80 % du PIB mondial.
Au-delà des écarts de PIB, le retard de développement est encore plus frappant lorsque l’on utilise des indicateurs comme l’IDH (indicateur de développement humain) ou IPH (indicateur de pauvreté humaine) qui intègrent d’autres paramètres comme l’espérance de vie, le taux d’alphabétisation ou bien encore le degré de malnutrition.
Les causes de la montée des inégalités
Des inégalités salariales importantes apparaissent entre les salariés de la nouvelle économie qui ont vu leur rémunération augmenter à partir du milieu des années 1990 et les travailleurs de la vieille économie qui ont vu leur salaire réel diminuer. De plus, le développement de rémunérations sous forme de plans d’actions (stockoption) a considérablement accru les revenus des cadres travaillant dans les secteurs de l’informatique et des télécommunications.
Une autre explication est avancée avec la recherche d’une plus grande flexibilité par les entreprises. Cette flexibilité se traduit par une réduction des effectifs et la montée croissante des emplois précaires. Ce phénomène prend toutefois des formes différentes selon les pays.
Le retard de développement des pays les moins avancés s’explique par des raisons spécifiques. La trop forte spécialisation sur des produits de base des économies africaines explique les difficultés qu’elles éprouvent à s’insérer dans le commerce mondial. L’instabilité politique, l’absence d’infrastructure et la faiblesse des perspectives de profit demeurent les causes essentielles du fait que 1% seulement des investissements directs internationaux se dirigent vers les pays les plus pauvres.
Inégalités et nouvelle économie
Des inégalités salariales importantes apparaissent entre les salariés de la nouvelle économie qui ont vu leur rémunération augmenter de 16 % depuis le milieu des années quatre-vingt-dix et les travailleurs de la vieille économie qui ont enregistré une baisse de leur salaire d’environ 4,5 %. De plus, le développement de rémunérations sous forme de plans d’actions (stock option) a considérablement accru les revenus des cadres travaillant dans les secteurs de l’informatique et des télécommunications.
Un des changements importants reste qu’aujourd’hui le salarié est porteur de savoir. Les qualifications sont rapidement remises en cause et les entreprises exigent des compétences plus larges pour faire face à des évolutions très incertaines. Il demeure donc difficile de connaître avec précision les compétences qui seront nécessaires à moyen terme, ce qui pousse les entreprises à recruter du personnel à un niveau de qualification plus élevé que le poste à pourvoir ne le nécessite.
Répartition du nombre d’internautes dans le monde en 2012
Les inégalités dépassent les simples inégalités salariales pour s’étendre à des différences de nature plus sociale liées notamment sur le « savoir consommer ». L’ensemble de la population d’une nation n’est pas homogène quant aux capacités requises pour utiliser efficacement les grands réseaux de télécommunication.
La question reste posée de savoir si les pays les moins avancés pourront s’insérer dans cette nouvelle économie. Il apparaît que l’absence d’infrastructures et les insuffisances du système éducatif représentent des obstacles majeurs à la diffusion des technologies de l’information et de la communication dans les pays les plus pauvres.
Quel rôle pour l’État dans la lutte contre les Inégalités?
Corrigé
•L’État a un rôle direct à jouer, en matière d’inégalités, à travers la redistribution. En effet, à travers la fiscalité, les aides à l’emploi ou bien encore le versement de revenu minimum, les pouvoirs publics contribuent à réduire les inégalités.
•Mais l’intervention de l’État engendre un certain nombre d’effets pervers sur les inégalités. Ainsi, les rigidités du marché du travail du fait des réglementations ou les prestations versées au demandeur d’emploi favorisent le prolongement de la période de chômage et amplifient, de ce fait, les mécanismes d’exclusion.
•Les inégalités s’expliquent, pour une grande part, en raison de l’inadaptation d’une partie de la population active. Une solution réside dans l’augmentation des performances du système éducatif. Il apparaît, cependant, que le système français ne parvient à réduire que très partiellement les inégalités.
•Au regard de l’ouverture des économies, chercher à réduire les inégalités par des mesures visant à réguler les mécanismes de marché risque de nuire à la compétitivité des entreprises nationales. Un État ne peut plus agir isolément et seule une coopération internationale apparaît comme une solution à la fois au problème des inégalités à l’intérieur des pays développés mais également aux écarts très importants de développement entre les nations.
Samuel Grégoire
Est ce que je peux avoir un cours de mathématiques aussi ,surtout les maths financières..